Résonances archaïques
17/10 > 28/11/2025
En tissant un lien entre techniques contemporaines et héritages symboliques dans une exploration des mythes anciens, Chemsedine Herriche évoque ce qu’il nomme une « résonance archaïque » : la résurgence contemporaine des mémoires et de gestes collectifs oubliés.
Partant de ce concept, cette cohésion d’œuvres interroge l’histoire et la mémoire en brouillant les frontières entre ancienneté et contemporanéité.
Younes Ben Slimane reconsidère les notions de traces, de résidus ou de reliques sensibles, hantées par ce qui fut, et nous fait pénétrer au cœur d’un rituel sombre, où les objets parlent leur propre langage, un silence qui raconte la fin de leurs anciens usagers. Autre rituel, celui d’une civilisation queer oubliée qu’imagine Aïcha Snoussi, dont les dessins de protubérances organiques et les messages indéchiffrables, dérivés de langues très anciennes, tapissent une tunique retrouvée qui retrace le récit d’une mythologie personnelle, empreinte de références intimes. Lulwah Al-Homoud explore aussi le langage avec d’autres écritures, des abstractions rythmées qui dissimulent en réalité des codes mathématiques derrière l’alphabet arabe, mêlant ainsi logique, poésie et mysticisme autour d’un langage complexe.
L’esthétique industrielle de plaques d’aluminium rivetées de Kaïs Dhifi se combine avec des éléments d’histoire, d’archéologie et de réalisme fantastique pour créer des sculptures intrigantes qui questionnent la frontière entre savoir-faire ancestral et technologie futuriste. Passé et présent s’entrelacent aussi dans les tapisseries de Matteo Mandelli, qui tisse un fil conducteur entre les fibres de l’artisanat textile traditionnel et un recyclage de circuits électroniques et numériques de notre ère informatique. Chemsedine Herriche développe aussi une pratique hybride, à la croisée de hautes technologies et de techniques picturales ancestrales. Ses œuvres donnent forme à des visions mentales, des paysages intérieurs nourris par une réflexion sur les récits fondateurs.
Les photographies de Maxime Passadore révèlent l’aura de sculptures antiques qui plongent le spectateur dans un univers mystique, où l’objet d’apparence banale devient révélateur d’énergie, de mémoire et d’expériences accumulées. Tandis que les ombres de Ladina Durisch deviennent des formes autonomes qui se superposent aux sculptures, architectures et paysages, telles des silhouettes éphémères de la contemporanéité qui hantent la permanence séculaire. Et c’est dans un espace irrationnel que Solène Ortoli projette d’autres ombres, celles de poteries antiques ornant les abords d’un bain, semblable à une excavation archéologique sans fond, un passage entre les mondes, les réalités et les possibles.
- Turki Binsultan
ABU DHABI ART
19 > 23 novembre 2025
La Galerie La La Lande a le plaisir d’annoncer sa quatrième participation à Abu Dhabi Art 2025 du 19 au 23 novembre, qui se tiendra au Manarat Al Saadiyat - Sheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan Hwy - au cœur du Saadiyat Cultural District sur l’île de Saadiyat. Pour cette édition, La La Lande présentera les œuvres des artistes Sepand Danesh, Kaïs Dhifi, Eser Gündüz, Evans Mbugua, Solène Ortoli, Maxime Passadore et Lin Wenjie.
